L'école des métiers d'art de Bangui

Bonjour aux amis de l'atelier.

Depuis Bangui je sais que vous allez visiter le musée d'art moderne de Paris ce samedi. En lien avec vous, je vous raconte ma visite à l'école des métiers d'art de Bangui.

Bonne lecture!

Jacqueline:

Une visite avec Blandine au Centre des Métiers d’Art de Bangui, une fierté pour le pays.

En Centrafrique trois femmes peintres ont une certaine reconnaissance : Béatrice Mossongo-Yalesso, Dédowa Yologaza et Blandine Feimonazoui.

Je rencontre Béatrice et Blandine à l’alliance française dès le troisième jour de mon arrivée, alors que je cherche l’adresse de l’école des métiers d’art de Bangui, école où plusieurs artistes centrafricains comme le sculpteur Joël Nambozouina ont fait leur classe.

Blandine, elle-même diplômée de cette école (CAP en peinture et sérigraphie après un BAC littéraire secteur arts plastiques à Bossangoa) propose de m’accompagner dans la visite.

L’école se trouve en face de l’hôpital pas très loin de la cathédrale.

Elle dégage une impression de paix avec des bâtiments simples rangés sur le pourtour d’une cour herbeuse et ombragée.  Malgré un soutien du Canada, l’école a peu de moyens, elle prépare en 3 ans à certains métiers de l’art. Elle comporte 7 à 8 sections. Avec Blandine, nous visitons la sculpture, la bijouterie, le cuir, la peinture et dessin, la reliure et dorure, la ferronnerie d’art. Je crois qu’il y a aussi la sérigraphie et la vannerie.

L’accueil à l’atelier de sculpture est « grandiose de sourires ».

Ce jour-là il y a 3 élèves, 2 chefs de projet et un chef d’atelier.

Tous montrent les travaux, ventent l’atelier et m’invitent à venir apprendre : masque à connotation « obscure et clarté » en bois blanc et crème ; tête d’ébène noir, noir ; famille d’éléphants en ébène zébré ; bagues noires, polies à l’extrême…

La pièce la plus étrange étant la représentation d’une peau de bête avec en haut-relief  des symboles de médecine traditionnelle.

Joël Nambozouina et David Djatao sont les professeurs de cette classe.

A la bijouterie, les élèves, assis derrière des tables d’écolier en bois, sont nombreux.

Le professeur enseigne depuis son bureau, sur lequel je remarque un bracelet en métal doré et avec des brillants, délicatement posé sur une étoffe.

Tous se lèvent à notre arrivée.

Du tiroir, le professeur sort « les travaux poubelles » (c’est l’expression qu’il utilise) des élèves, précautionneusement rangés dans un mouchoir. Ces travaux réalisés en cuivre fin sont superbes.

A la ferronnerie d’art : 2 chefs de projet, le chef d’atelier, 4 élèves (depuis j’ai constaté que cet atelier est très fréquenté).

Le chef d’atelier nous montre différents travaux dont un fauteuil réalisé en fer à béton faute de fer lisse en réserve.

Sous l’appentis,  un chef de projet et un élève réalisent une grille pour l’église d’un quartier dont la statue de la Vierge Marie a été volée. Maintenant il y a obligation de fermer les ouvertures, mais autant le faire avec art et avec des roses !

Partout l’accueil était chaleureux et heureux de recevoir.

Je choisis de m’inscrire à l’école en classe de sculpture 2 matinée par semaine, afin d’apprendre de ce pays que j’aime déjà par ses sourires, d’apprendre par sa force et sa conception de l’art et l’artisanat.

En conclusion de cette visite, voici ce qu’Edouard, le professeur de peinture, me dit comme accueil : « Si tu viens régulièrement, on pourra échanger des idées ; c’est toujours riche d’échanger les idées ! »